Un sommet régional en Tanzanie pour résoudre la crise burundaise
La Tanzanie accueille
mercredi 13 mai un sommet régional de la Communauté de l’Afrique de l’Est
consacré à la crise au Burundi. Outre le président Nkurunziza, on y attend ses
homologues Kagame du Rwanda, Museveni d’Ouganda, Kenyatta du Kenya. Joseph Kabila
de la RDC est également invité, ainsi que le vice-président sud-africain Cyril
Ramaphosa. Il semble peu probable, disent la plupart des observateurs, que
cette réunion résolve la crise.
Le ministre tanzanien des
Affaires étrangères Bernard Membe a fait une brève annonce à la presse à
l’occasion d’une réunion de préparation du sommet. Il a dit que les deux
principales questions seront « la
sécurité au Burundi », et le «problème des refugier ». Il
n’a cependant pas évoqué la cause de la crise politique, à savoir la
candidature pour un troisième mandat du Président sortant Pierre Nkurunziza.
De l’avis de plusieurs
diplomates, il ne faut pas s’attendre à ce que ce sommet puissetrancher de
manière claire sur la légalité ou non de cette course au troisième mandat.
D’abord et surtout parce que c’est une question de souveraineté et de politique
intérieure et que les chefs d’Etat de la région répugnent à se mêler publiquement
des affaires de leurs voisins. « C’est
d’autant plus délicat, souligne
un analyste tanzanien, que plusieurs de ces présidents
sont eux-mêmes à la recherche d’une bonne recette pour rester au pouvoir. »
Mais ce n’est pas le cas en Tanzanie. Le pays hôte pourrait
tenter d’obtenir deux choses : que le dialogue s’instaure entre Nkurunziza
et l’opposition et que les élections soient reportées. L’opposition et la
société civile burundaise, à la tête des manifestations qui ont poussé les pays
de la région à se saisir de la question, peuvent compter sur le président
tanzanien Jakaya Kikwete, dont le pays est un des principaux parrains de
l’accord de paix pour le Burundi signé à Arusha en 2000.
Deux camps identifiables
face à la crise politique burundaise
Jakaya Kikwete était venu à Bujumbura il y a quelques semaines
et n’avait pas hésité à appeler Pierre Nkurunziza au respect de l'accord de
2000, qui interdit au chef de l’Etat burundais d’aller au-delà de deux mandats
présidentiels. L'opposition et la société civile burundais pourront par
ailleurs compter sur le Rwandais Paul Kagame, ancien allié régional du
président Nkurunziza, mais qui a multiplié les déclarations jugées hostiles
depuis quelque temps.
Dans le camp Nkurunziza, on veut en revanche compter sur le
soutien du président du Kenya Uhuru Kenyatta, qui a récemment appelé dans un
tweet au dialogue entre les deux partis. Reste une inconnue qui pourrait faire
pencher la balance d’un côté ou de l’autre : le président ougandais Yoweri
Museveni, qui n’a rien laissé échapper sur son choix. Lui et le président
congolais Joseph Kabila, également invité à ce sommet, pourraient basculer dans
le camp Nkurunziza.
Reste l’Afrique du Sud, qui sera représentée par son
vice-président. Le numéro 1 sud-africain Jacob Zuma, qui avait pris la relève
de Nelson Mandela dans les années 2000 dans le rôle de principal médiateur dans
la crise burundaise, s’est également prononcé pour le respect de l’accord
d’Arusha.
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