RDC : « vide sécuritaire » à Walikale

Les conflits internes au sein des rébellions NDC et Raïa Mutomboki (Nord-Kivu) affectent gravement
les populations civiles dans le territoire de Walikale. En cause, le retrait de la Monusco de la zone et
l’impuissance de l’armée congolaise.
La situation humanitaire et sécuritaire se dégrade dans le territoire de Walikale. Depuis maintenant plus
d’un mois les affrontements de multiplient entre deux factions du mouvement rebelle Nduma Defense
of Congo (NDC) dans le secteur de Ihana, Utunda et Luberike. Le Bureau d’Etudes et d’appui au
Développement du territoire de Walikale (Bedewa), une ONG congolaise, dénonce d’importants
déplacements de populations, « estimés à plus de 3.000 personnes, sans assistance humanitaire ».
Les populations « ne sont plus protégées »
Dans une autre zone de Walikale, le groupement de Walowa-Uroba, un conflit interne oppose cette
fois-ci différentes mouvances au sein des rebelles Raïa Mutomboki, depuis février 2014. Des combats
qui affectent les populations civiles, « obligées de quitter leurs maisons ». Le Bedewa regrette là encore
le manque d’assistance humanitaire. Selon l’ONG, les populations « ne sont plus protégées » depuis le
retrait des casques bleus de la Monusco de Ntoto. Dans cette région, « les populations ne peuvent plus
se rendre dans leurs champs ou au marché sans une autorisation préalable de rebelles ».
Renforcement de la Monusco et des FARDC
«Il faut briser le silence » pour cette ONG congolaise. L’armée régulière (FARDC) devrait se
redéployer dans le territoire de Walikale « afin de combler le vide sécuritaire qui profite aux groupes
armés ». Toujours selon le Bedewa, la Monusco devrait renforcer sa présence dans le secteur, pourtant
déclarée « Ilôt de Stabilité » depuis août 2014. Les chefs coutumiers sont également appelés « à se
réunir urgemment autour de cette situation » et un dialogue devrait être organisé entre gouvernement et
partenaires internationaux à Ntoto, Nsindo, Kibua et à Walikale-centre. Le Bedewa demande enfin le
retour de l’aide humanitaire, totalement absente dans la zone.
Conflit sans fin au Nord-Kivu
Depuis la fin de la rébellion du M23, en décembre 2013 et le lancement des opérations anti-FDLR dans le Nord-Kivu, la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée à l’Est de la République démocratique du
Congo (RDC). L’armée congolaise peine toujours à s’imposer sur le terrain et une vingtaine de
rébellions sont toujours actives dans la région. A Beni, au Nord-Kivu, depuis l’automne 2014, on ne compte plus les massacres à répétition attribués aux rebelles ougandais des ADF-Nalu. La Monusco,
pourtant très présente au Nord-Kivu, reste assez peu efficace dans cette zone post-conflit.

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