Burundi: nouvelle journée de manifestation meurtrière à Bujumbura

A la veille du sommet de l’East african community (EAC), ce mardi 12 mai a été une nouvelle journée de mobilisation au Burundi. A nouveau, quelques milliers de personnes ont défilé dans les quartiers de Bujumbura sans pouvoir rejoindre le centre-ville. De nombreuses femmes et jeunes étaient dans les cortèges. Dans plusieurs quartiers, la police est intervenue pour disperser les anti-troisième mandat à coup de gaz lacrymogène. Mais à Buterere, un quartier nord de la capitale, la situation a tourné à la confrontation avec à nouveau au moins un mort et des blessés.
Après une première manifestation dispersée et des centaines de manifestants, furieux, qui dénoncent « une nouvelle tuerie commise par la police. » Ils décident de brûler, de « fumer » comme ils disent, des permanences du parti au pouvoir,le CNDD-FDD. L’une d’elles se trouve non loin du domicile d’un commissaire de police, accusé par les manifestants d’atrocités. De leur propre aveu, ils disent avoir essayé de s’attaquer à sa maison, en vain.
Mais quand ils reviennent avec la presse pour montrer les dégâts, de nombreux policiers tirent des salves en l’air puis poursuivent les manifestants qui fuient à travers les parcelles, franchissant les haies et clôtures pour échapper aux tirs de plus en plus nourris et de plus en plus proches.
Arrivés sur l’un des axes principaux du quartier, les manifestants croisent un autre cortège. Un brancard avec un jeune tué par balle. La colère monte et les manifestants décident alors de faire mouvement vers le domicile de l’administratrice locale de Buterere avec le corps. « Elle a menti ce matin à la radio en disant qu’il n’y avait pas d’insécurité ici », explique un jeune précisant qu’il s’agit juste de lui montrer la vérité.
Devant le domicile de l’administratrice, des rafales de tirs retentissent. Quelques minutes plus tard, le véhicule de cette élue locale est en flamme, sa maison pillée et des militaires sont déployés pour maintenir à distance les jeunes en colère.
Dans la plupart des autres quartiers, les marches de protestation sont restées pacifiques. Dans ces quartiers, les jeunes contestataires préfèrent tenter de négocier le droit de manifester en centre-ville, en vain. A Buterere, ces centaines de manifestants, femmes comme hommes, jurent « de ne pas se laisser tuer sans répliquer ».


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