Burundi: nouvelle journée de manifestation meurtrière à Bujumbura
Après une première
manifestation dispersée et des centaines de manifestants, furieux, qui
dénoncent « une nouvelle tuerie commise par la
police. » Ils décident de brûler, de « fumer » comme ils disent, des
permanences du parti au pouvoir,le CNDD-FDD. L’une d’elles se trouve non loin
du domicile d’un commissaire de police, accusé par les manifestants
d’atrocités. De leur propre aveu, ils disent avoir essayé de s’attaquer à sa
maison, en vain.
Mais quand ils reviennent
avec la presse pour montrer les dégâts, de nombreux policiers tirent des salves
en l’air puis poursuivent les manifestants qui fuient à travers les parcelles,
franchissant les haies et clôtures pour échapper aux tirs de plus en plus
nourris et de plus en plus proches.
Arrivés sur l’un des axes principaux du quartier, les
manifestants croisent un autre cortège. Un brancard avec un jeune tué par
balle. La colère monte et les manifestants décident alors de faire mouvement
vers le domicile de l’administratrice locale de Buterere avec le corps. « Elle a menti ce matin à la radio
en disant qu’il n’y avait pas d’insécurité ici », explique un
jeune précisant qu’il s’agit juste de lui montrer la vérité.
Devant le domicile de l’administratrice, des rafales de tirs
retentissent. Quelques minutes plus tard, le véhicule de cette élue locale est
en flamme, sa maison pillée et des militaires sont déployés pour maintenir à
distance les jeunes en colère.
Dans la plupart des autres quartiers, les marches de
protestation sont restées pacifiques. Dans ces quartiers, les jeunes
contestataires préfèrent tenter de négocier le droit de manifester en
centre-ville, en vain. A Buterere, ces centaines de manifestants, femmes comme
hommes, jurent « de
ne pas se laisser tuer sans répliquer ».
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