Impréparation !

Annoncé tambours battant, appuyé par les campagnes de sensibilisation pour que personne n’en ignore,
la date limite du délai d’inscription des candidats à l’élection des Député provinciaux, pourtant fixée au
5 mai 2015 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), vient de connaître une
modification. Dans sa décision n°004/CENI/BUR/15 du 30 avril 2015, la CENI prolonge le délai
jusqu’au 25 mai 2015 à 16heures 30, heure locale. La justification de cette décision tient aux difficultés
logistiques pour les candidats députés provinciaux d’accéder à certaines parties du territoire national et
en vue de leur permettre d’atteindre, dans le délai, leurs fiefs électoraux. Voilà qui est bien dit. Cette
décision, à n’en point douter, a permis à beaucoup de candidats, tant de la majorité présidentielle que de
l’opposition politique, du moins pour ceux inscrits dans le schéma électoral pour la députation
provinciale, à pousser un ouf de soulagement. Non sans raison. Nombreux, à la date butoir du 5 mai,
étaient loin d’accomplir toutes les formalités y afférentes, du reste très complexes et alambiquées.
Beaucoup d’autres courent ça et là pour réunir la caution à payer. D’autres encore sont dans l’attente
d’une éventuelle convocation du dialogue, pour donner au processus électoral un caractère consensuel.
Ce que rejette la CENI. D’ailleurs, plusieurs fois, elle l’a fait savoir, en soutenant que le calendrier
électoral global, tel qu’élaboré, ne ferait pas l’objet de bousculade ni de modification. Alors qu’elle
n’est qu’à la première étape, voilà que des excuses ou des raisons commencent à jaillir pour justifier la
modification du calendrier. Gouverner, c’est prévoir, dit-on. Un pays comme la République
Démocratique du Congo, un sous-continent, que l’on se permette de fixer des délais courts, des dates
serrées, oubliant les panoplies de contraintes et autres difficultés pour les populations à quitter un point
pour un autre. Ce qui est arrivé ne peut étonner outre mesure, parce qu’il était prévisible que la CENI,
en dépit de sa fermeté apparente, de sa détermination affichée, ne pouvait rester conséquente.
D’aucuns diront, sans atermoiement, que ce qui arrive aujourd’hui, n’est que fruit de l’impréparation.
Faut-il dès lors donner raison à l’opposition politique qui a toujours réclamé le calendrier consensuel ?
A certains égards, oui, parce qu’il appert que tous les paramètres n’ont pas été pris en compte dans la
confection dudit calendrier électoral, au point que deux semaines seulement après le lancement de
l’opération de réception de candidatures, l’on a pensé à la prolongation. Les plus sceptiques sont d’avis
qu’il s’agit peut-être là d’une malice pour qu’au moment venu, à l’élection présidentielle et aux
élections législatives nationales, que l’on évoque d’autres raisons, pour justifier le glissement.

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