La Commission électorale nationale indépendante (CENI) vient d’annoncer les résultats de l’opération de toilettage du fichier électoral. Selon le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba Mulumba, le fichier électoral mis à jour compte près de 30 682 600 électeurs inscrits. Au cours de l’opération de toilettage, les omis et les doublons ont fait l’objet d’un examen minutieux. En revanche, la CENI avoue n’avoir pas supprimé les noms des électeurs décédés du fichier. D’où les accusations de manque de transparence formulées par certains critiques et les dénonciations des retards enregistrés dans la mise en œuvre du calendrier électoral global. La presse kinoise de ce lundi 25 mai 2015 évoque largement ce sujet qui est au cœur de l’actualité.

Dans son édition du jour, le quotidien L’Observateur informe que la Commission électorale nationale indépendante a présenté, vendredi 22 mai 2015, les résultats de l’opération dite de fiabilisation du fichier électoral. Selon le journal, le fichier électoral actualisé compte 30 682 599 électeurs. Le quotidien rappelle que, à l’issue des élections de 2011, un certain nombre de recommandations avaient été faites notamment par l’Assemblée nationale, au regard des difficultés rencontrées, qui portaient notamment sur la fiabilisation du fichier électoral et la stabilisation des cartographies opérationnelles. En effet, le fichier posait plusieurs problèmes, notamment l’omission ou la désorientation des électeurs, des doublons, la délocalisation de certains électeurs obligés parfois de parcourir de longues distances pour voter. « En plus de ces difficultés, il était impérieux d’adapter le fichier électoral à la nouvelle législation sur le découpage territorial », ajoute L’Obseravteur qui rappelle également qu’il y avait un peu plus de 23 millions d’électeurs sur le fichier électoral en 2006. 

L’Avenir rapporte que la CENI a réalisé une opération en profondeur basée sur la géo-spatialisation des entités, la relocalisation des électeurs jusqu’au calcul du nombre de sièges en perspectives des élections locales. Par ailleurs, le journal note que la CENI a alimenté le projet de loi portant répartition des sièges pour les élections urbaines, municipales et locales. « Nous pouvons affirmer aujourd’hui que grâce aux opérations de fiabilisation du fichier électoral et de la cartographie opérationnelle, le fichier électoral est fiabilisé, les électeurs sont relocalisés et les entités stabilisées », a déclaré le secrétaire exécutif national de la CENI, Me Flavien Misoni. Pour sa part, le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba Mulumba, a annoncé que les opérations préliminaires ont coûté 29 696 633 dollars américains, soit 5% du montant global prévu pour les élections locales. En outre, le journal informe que la Ligue nationale pour les élections libres et transparentes vient de publier le texte de la loi électorale, ainsi que la compilation des mesures d’application de ladite loi dans une brochure unique au format de poche. Cela entre dans le cadre du lancement officiel de la campagne de vulgarisation qui vise à répandre la compréhension de la loi électorale et de ses mesures d’application. 

Pour sa part, Le Potentiel souligne que, malgré les efforts fournis par la Commission électorale pour fiabiliser le fichier électoral, il reste toujours des interrogations auxquelles la CENI n’a pas apporté de réponses. Il s’agit notamment de la question des morts dont les noms figurent toujours sur le fichier mis à jour, ainsi que les personnes déplacées internes et les personnes qui ont changé de résidence et dont les contacts n’ont pas été mis à jour. Le journal souligne que selon un activiste de la société civile, «ce réservoir peut contenir jusqu’à 5 millions d’électeurs fictifs ». D’où la nécessité de voir la CENI faire la lumière sur cette question. « Balayer d’un revers de la main pareille préoccupation ne joue pas en faveur de la centrale électorale congolaise. Bien au contraire, sa responsabilité dans cette situation est très large», souligne le quotidien. L’éditorialiste du journal rappelle qu’en 2011, « dans plusieurs bureaux de votes, notamment au Katanga, certaines circonscriptions ont réalisé un taux de vote de 100%, voire plus». A en croire l’éditorialiste, cette propension à faire voter même les morts est un réel danger pour la démocratie. Il convient donc d’apporter une réponse à cette préoccupation légitime. 

De son côté, La Tempête des Tropiques souligne que la CENI est déjà en retard dans la mise en œuvre du calendrier électoral. « Alors que le gouvernement n’a toujours pas soumis à l’Assemblé nationale le projet de loi sur la répartition des sièges, la plate-forme AETA tire la sonnette d’alarme sur la non-exécution des opérations prévues en mars et avril dernier. [Ce] retard risque de perturber toute la planification des opérations et échéances électorales », indique le quotidien. Selon Jérôme Bonso, expert congolais en matière électorale, la CENI est en difficulté pour appliquer le calendrier électoral. « Nous avons salué la publication, le 12 février 2015, du calendrier électoral global par la CENI et avons aussi pris acte des 23 contraintes externes liées à la mise en œuvre du calendrier électoral 2015-2016. Cependant, nous sommes préoccupés et inquiets par le retard enregistré dans l’exécution de certaines opérations programmées et chronométrées qui risquent de donner un coup fatal aux autres opérations, bouleversant ainsi toute la planification des opérations et échéances électorales », a-t-il déclaré.

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