Espionnage américain : Manuel Valls réclame "un code de bonne conduite" entre pays "alliés"

La France "ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité", a déclaré l'Elysée à l'issue d'un Conseil de défense réuni en urgence.

S'exprimant devant l'Assemblée nationale, Manuel Valls a réagi, mercredi 24 juin, aux révélations de Libération et Mediapart en collaboration avec WikiLeaks sur les écoutes américaines  d'au moins trois présidents français. Le Premier ministre, a vivement dénoncé les "pratiques inacceptables" d'écoutes pratiquées par les États-Unis, "un pays ami", à l'encontre de trois présidents français. 
Réactions, révélation...Suivez notre direct après les révélations sur l'espionnage de la NSA 

Le Conseil de défense, réuni en fin de matinée autour du président François Hollande, "au-delà des nuances et des avis qui peuvent diverger", a permis de"mesurer et de partager l'émotion et la colère qui dans un mouvement d'unité, étreignent l'ensemble de la représentation nationale et le pouvoir exécutif face à ces pratiques inacceptables émanant d'un pays ami", révélées dans la presse, a dit le Premier ministre devant les députés. "Il est souhaitable qu'entre pays alliés un code de bonne conduite soit établi en matière de renseignement et de respect de la souveraineté politique", a également dit Manuel Valls. 
Un peu plus tôt, François Hollande a demandé à Washington de "réitérer ses engagements" à cesser d'espionner les autorités françaises. Le chef de l'Etat avait réagi vivement, dès la publication par la presse de notes compromettantes pour l'Agence de sécurité américaine (NSA), en réunissant dans l'urgence un Conseil de défense tandis que l'ambassadrice américaine est convoquée le même jour au Quai d'Orsay. Par ailleurs, un entretien téléphonique Hollande-Obama est programmé "dans les heures qui viennent". Voici les différentes réponses de la France à ces révélations.

Un Conseil de défense en urgence

Dès 9 heures, les principaux ministres concernés, les responsables militaires et les maîtres espions français se sont retrouvés autour du chef de l'Etat pour "évaluer sur tous les plans la totalité des informations" révélées et "prévoir la réaction utile"lors d'un Conseil de défense exceptionnel, selon l'entourage du président. 
Autour de François Hollande, le Premier ministre, Manuel Valls, des ministres (Affaires étrangères, Défense, Intérieur, porte-parole), la plupart des responsables des "services" (DGSE, DGSI, Coordonnateur national du renseignement et SGDSN), le chef d'état-major des armées et le chef d'état-major particulier du président.
"Il s'agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France, notamment fin 2013, au moment des premières révélations", a déclaré la présidence dans un communiqué après le Conseil de défense. "Des engagements avaient été pris par les autorités américaines. Ils doivent être rappelés et strictement respectés. La France ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts", a ajouté l'Elysée. En clair : ces comportements passés des services américains sont connus, et Washington s'est déjà engagé à y mettre fin.

Des parlementaires reçus à l'Elysée

François Hollande a également réuni, toujours à l'Elysée, une vingtaine de responsables parlementaires "pour faire le point". Outre cette délégation conduite par le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), et celui de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), le Premier ministre, Manuel Valls, et les ministres de l'Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères et de la Défense participent à cette réunion. 
François Hollande souhaite que les Etats-Unis "réitèrent leurs engagements" pris en 2013 sur la fin de l'espionnage des autorités française, selon un membre de la délégation parlementaire reçue par le chef de l'Etat. "La France n'autorise pas cette pratique de ciblage des dirigeants étrangers", a affirmé le président devant ces responsables politiques. 

L'ambassadrice américaine convoquée

L'ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane Hartley, a été convoquée par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, ont indiqué des sources diplomatiques. Elle doit être reçue dans l'après-midi.

Un coup de fil Hollande-Obama

Les présidents François Hollande et Barack Obama doivent s'entretenir par téléphone dans la journée de mercredi, a indiqué Jean-Pierre Raffarin, à la mi-journée. "Un entretien avec le président des Etats-Unis est programmé dans les heures qui viennent", a déclaré le sénateur des Républicains, membre de la délégation parlementaire reçue par le chef de l'Etat. La conversation aura lieu"dans la journée", a indiqué pour sa part le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.

Le coordinateur des renseignements aux Etats-Unis

François Hollande a également décidé d'envoyer aux Etats-Unis le coordinateur du renseignement français, Didier Le Bret, pour faire le point avec les autorités américaines.

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