RDC : "renforcer la Monusco à la veille des élections"

Alors que les Nations unies débattent de l’avenir des casques bleus au Congo, la FIDH demande le
renouvellement et le renforcement du mandat de la Monusco à la veille de
scrutins électoraux cruciaux.
Combien de temps restera encore la mission des Nations unies en République démocratique du Congo
(RDC) ? Le plus important contingent de casques bleus dans le monde est présent au Congo depuis
1999, pour un coût annuel estimé à 1,5 milliard de dollars. Son avenir est en discussion à New-York, où
deux thèses s’affrontent : la communauté internationale plaide pour un retrait progressif, alors que les
autorités congolaises souhaiteraient voir partir les casques bleus le plus rapidement possible. Mais pour
accéder aux exigences de Kinshasa, l’ONU aimerait voir la situation sécuritaire s’améliorer au Congo
et principalement à l’Est. Et les chiffres ne sont pas bons : 2,7 millions de personnes sont toujours
déplacés à l’intérieur du pays et une bonne vingtaine de groupes armés sévissent encore au Nord et au
Sud-Kivu. Pour Martin Kobler, le patron de la Monusco, « la restitution de l’autorité de l’Etat, la
performance de l’armée congolaise et de la politique nationale » ne sont pas encore au rendez-vous. «
C’est important de ne pas laisser un pays fragile derrière nous » explique-t-il.
7 scrutins en 20 mois
Dans ce contexte fragile, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)
demande le maintien et le renforcement de la Monusco en RDC. Selon Paul Nsapu, de la FIDH, « au
regard des défis d’ordre sécuritaire et relatifs au processus de démocratisation et d’établissement d’un
état de droit, le Conseil de Sécurité doit repenser la stratégie de la mission de l’ONU en RDC en amont
d’échéances électorales cruciales ». Sept scrutins doivent en effet être organisés au Congo jusqu’en
novembre 2016  – voir notre article. Un défi délicat à relever, au vu des nombreux problèmes
logistiques, financiers et sécuritaires. La FIDH recommande que les casques bleus de la Monusco «
soient redéployées sur l’ensemble du territoire pour une meilleure protection des populations civiles
(journalistes, opposants et dissidents politiques) ».
« 9 à 10 millions d’électeurs fictifs »
Depuis les violentes manifestations contre la loi électorale de janvier et les arrestations des activistes
pro-démocratie de mars, le climat politique est particulièrement délétère à Kinshasa. Et une inquiétude
particulière plane sur la transparence des prochains scrutins. Selon Benjamin Kalombo, président de
l’Aprodec, « le fichier électoral qui sera utilisé pour les prochains scrutins contiendrait entre 9 et 10
millions d’électeurs fictifs. Cette fraude massive ouvre évidemment la porte à de nombreux trafics à commencer par celui des faux papiers, puisqu’au Congo la carte d’électeur donne droit à l’obtention
d’un passeport. Compte-tenu du contexte sécuritaire régional et international, il s’agit là d’une menace
potentielle à la paix et à la sécurité internationales que le Conseil de Sécurité ne peut pas négliger« .
L’avenir de la Monusco en RDC sera tranché jeudi 26 mars 2015 par le vote du Conseil de sécurité.
Son mandat expire à la fin de ce mois.

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