RDC : le mouvement pro-démocratie Lucha dit se sentir "en danger"

Les militants du mouvement congolais pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) se sentent "plus que jamais en danger" depuis une rencontre africaine controversée à Kinshasa qui s'est soldée par des arrestations, a affirmé mercredi un responsable de cette organisation.
"Nous nous sentons plus que jamais en danger en raison non seulement de notre engagement, mais aussi de l'ampleur qu'a pris cette affaire de la réunion de jeunes militants congolais avec leurs camarades sénégalais et burkinabè à Kinshasa" le 15 mars, a déclaré à l'AFP l'un des principaux cadres de Lucha, sous couvert d'anonymat.
"Nous demandons (...) que les autorités donnent des garanties fermes pour la fin de cet acharnement contre les jeunes qui ne veulent autre chose que jouer pleinement leur rôle de citoyens dans le processus démocratique", a-t-il ajouté.
Le mouvement a notamment dénoncé une tentative d'intimidation contre l'un de ses militants à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Ce militant, Serge Sivya, dont Lucha se disait sans nouvelles depuis samedi soir, est réapparu mardi soir. Interrogé par l'AFP, il affirme avoir été enlevé par trois personnes alors qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui et avoir retenu durant deux jours dans une pièce sans fenêtre.
Il a raconté avoir été interrogé par un homme qui lui aurait demandé le "lien" de Lucha avec le groupe pro-démocratie sénégalais "Y'en a marre", qui a participé à la rencontre de Kinshasa.
"Surtout, il m'a demandé de faire une confession (pour dire) que j'allais abdiquer, que j'allais me désengager du mouvement, dissuader mes amis et leur demander qu'on puisse mettre fin au mouvement", a déclaré M. Sivya.
Notamment parrainée par les Etats-Unis, la rencontre du 15 mars était dédiée à la bonne gouvernance et à la démocratie et avait été suivie de l'arrestation de militants congolais, sénégalais et burkinabè qui y participaient. Trois militants de "Y en a marre", acteur majeur du combat contre un troisième mandat de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012), avaient été arrêtés, de même qu'un activiste du mouvement burkinabè "Balai citoyen", en pointe dans la "révolution" qui a chassé le président Blaise Compaoré fin 2014.
Accusés par les autorités d'avoir voulu préparer des "actes de violence", les militants étrangers ont été expulsés le 18 mars. Le lendemain, six militants et rappeurs congolais ont été libérés, mais d'autres personnes - dont Fred Bauma, un membre de Lucha - sont toujours détenues, selon l'avocat Sylvain Lumu.

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