Yves Makwambala et Fred Bauma
attendent toujours de connaître leur sort, la Cour suprême ne s’étant pas
encore prononcée en RDC. Une violation des droits civiques et des libertés
fondamentales, selon leur défense.
La défense de Yves Makwambala
et Fred Bauma, deux militants arrêtés en mars 2015 à Kinshasa, s’est déclarée
mercredi 16 mars au soir embarrassée par le silence de la Cour suprême de
justice de RDC, qui était censée rendre sa décision sur leur demande de remise
en liberté le jour même.
« La loi prévoit que la
décision en matière de mise en liberté provisoire soit rendue dans les 48
heures en audience publique. Mais, dans le dossier qui concerne Yves Makwambala
et Fred Bauma, on est au-delà de 8 jours (…) nous sommes dans l’embarras, nous
ne comprenons pas ce qui se passe », a déclaré Me Venance Kalenga, un de leurs
avocats.
Leur procès s’est en effet
ouvert il y a plusieurs mois mais est suspendu à la décision de la Cour suprême
de justice, qui avait annoncé le 7 mars qu’elle rendrait son verdict le 9 mars,
avant de le reporter au 16 mars. Mais les juges de la Cour suprême de justice
ne se sont pas présentés mercredi, et n’ont pas fourni d’explication au public
qui les attendait dans la salle d’audience.
Poursuivis pour complot contre
le président Kabila « L’attitude de la Cour est une forme de violation des
droits civiques des gens, des libertés fondamentales des citoyens », a-t-il
regretté, estimant que ses clients étaient en droit de connaître leur sort.
Yves Makwambala et Fred Bauma, âgés tous deux d’une vingtaine d’années, sont
poursuivis par la justice congolaise pour complot contre le président Joseph
Kabila. Ils avaient été arrêtés à Kinshasa le 15 mars 2015, lors d’une
rencontre sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi, qui se
présente comme un collectif de mouvements d’éducation à la citoyenneté,
non-partisan et non-violent. Cette rencontre avait été présentée par les
autorités comme une réunion terroriste, un qualificatif réfuté depuis par une commission
parlementaire.
Un autre retard dans le
dossier de Christopher Ngoyi Mutamba La
décision de remise en liberté conditionnelle d’un autre militant associatif –
Christopher Ngoyi Mutamba, détenu pour atteinte à la sûreté de l’État et dont
la santé est dégradée – attendue mardi 15 mars, n’a pas non plus été rendue.
Arrêté le 21 janvier 2015, les autorités tiennent Christopher Ngoyi pour l’un
des principaux organisateurs des émeutes contre le pouvoir de janvier 2015,
dont la répression avait fait plusieurs dizaines de morts à Kinshasa.« On est
déçu, quand la justice ne tient pas parole, ça devient suspect », s’est
inquiété son épouse, Noella Ngoyi. « On a attendu toute la journée, les juges
ne sont pas là, nous sommes déçus, surpris » , a déclaré Ida Sawyer de la
division Afrique de Human Rights Watch (HRW), espérant que la libération sera
accordée aux jeunes activistes Fred et Yves mais aussi au défenseur des droits
humains Christopher Ngoyi.
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