RDC : Lambert Mende a répondu à Tom Malinowski sur le Dialogue national
Quelques questions d’actualité brûlante en République démocratique du Congo (RDC) ont été analysées pour mieux fixer l’opinion devenue quelque peu embarrassée par des argumentaires foncièrement contradictoires. D’où le besoin d’un éclairage suffisant que le ministre Lambert Mende Omalanga de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, a senti nécessaire, ce qui fait comprendre sa conférence de presse du lundi 8 juin 2015 tenue en son cabinet à Kin/Gombe.
Kinshasa, le 9 juin 2015(COM)-De principales questions abordées, le ministre a axé son intervention sur trois points: la situation sécuritaire au Nord Kivu (Beni et Goma); la déclaration du Sous Secrétaire d’Etat américain Tom Malinowski en charge de la Démocratie et des Droits de l’Homme sur le Dialogue national. Il avait enfin été question aussi du Dialogue national sur fond des actuelles consultations faites par le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange qui échange avec les forces vives de la nation.
De la seconde question qui fait notre intitulé, il sied de signaler que le ministre de la Communication et Médias a rappelé l’un des propos tenus par le Sous Secrétaire d’État américain précité au cours
de sa conférence de presse du 4 juin 2015 à Kinshasa. En séjour à Kinshasa, Tom Malinowski a déclaré que «le Dialogue républicain ne devait pas servir de prétexte pour retarder les élections». Le ministre L. Mende considère que Tom Malinowski répétait une rengaine ressassée avec la mauvaise foi la plus flagrante par une Opposition dont on ne sait plus quand il faut la croire ou pas. Mauvaise foi parce que, a ajouté le ministre, tous savent que le Président de la République n’a aucune compétence en matière de calendrier électoral, lequel relève exclusivement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni).
de sa conférence de presse du 4 juin 2015 à Kinshasa. En séjour à Kinshasa, Tom Malinowski a déclaré que «le Dialogue républicain ne devait pas servir de prétexte pour retarder les élections». Le ministre L. Mende considère que Tom Malinowski répétait une rengaine ressassée avec la mauvaise foi la plus flagrante par une Opposition dont on ne sait plus quand il faut la croire ou pas. Mauvaise foi parce que, a ajouté le ministre, tous savent que le Président de la République n’a aucune compétence en matière de calendrier électoral, lequel relève exclusivement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni).
M. Malinowski ajoutera en plus, fait remarquer le Porte-parole du Gouvernement, «que l’ordre du jour du Dialogue national devait se concentrer uniquement sur les problèmes électoraux». Voilà qui a amené L. Mende à déduire ce qui suit. Pour le ministre, c’est «comme si, pour parler de leur pays qui a bien d’autres chats à fouetter notamment la grave crise sécuritaire et humanitaire dans le Grand Nord
et les perturbations de l’ordre public à Aveba (Ituri) ou à Manono au Katanga, les Congolais avaient besoin de l’autorisation d’un partenaire étranger.
et les perturbations de l’ordre public à Aveba (Ituri) ou à Manono au Katanga, les Congolais avaient besoin de l’autorisation d’un partenaire étranger.
En réalité, a renchéri le ministre L. Mende, Tom Malinowski, qui fut activiste chez Human Rights Watch, a rarement raté une occasion de se livrer à des excentricités bien peu diplomatiques, au point que, pas plus tard que l’année dernière, il avait été déclaré persona non grata par le Bahrein. En ce qui concerne la RDC, L. Mende a fait allusion aux propos de son collègue ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, qui a dit ce qu’en pense le Gouvernement congolais dans sa réaction du 5 juin dernier. A propos, R. Tshibanda a indiqué que «le dialogue entre les fils et filles de la RDC relève de la politique interne de cette dernière. Toute immixtion des États tiers dans ce processus est non seulement inacceptable mais également intolérable, conformément au Droit international qui prescrit le principe de la non ingérence dans les affaires intérieures d’un autre État».
Et il y a lieu de rappeler que, a dit le n°1 de la Communication et Médias, cette position s’inscrit dans le droit fil de la déclaration du Président de la République, Joseph Kabila Kabange, dans son discours sur l’état de la nation du 15 décembre 2014 où l’on peut lire ce qui suit : «… De nos partenaires, et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions, mais jamais des injonctions».
De la situation au Nord Kivu
Sur la situation sécuritaire au Nord Kivu, il s’agit de l’attaque du 2 juin 2015 de l’aéroport de Goma par des assaillants lourdement armés qui ont tué deux éléments de force de défense affectés à la garde des lieux. Au cours des échanges des tirs, 4 assaillants seront tués pendant que 5 seront capturés. Interrogés, ils ont avoué avoir été recrutés par un certain Célestin Kambale Malonga, un ancien chef de bureau de la commune de Goma, à Nyamilima dans le territoire de Rutshuru. C. Kambale Malaonga avait activement participé à la réunion des assaillants au cours de laquelle un mot d’ordre avait été donné : «Frapper à Goma pour embraser toute la province du Nord Kivu».
De plus, il importe de signaler, a dit le ministre, que le député provincial du Nord Kivu, M. Kenda Kenda, aurait, selon la déposition de Kambale Malonga, pris l’engagement, au cours de cette réunion, de fournir des armes au commando qui devait attaquer Goma, une promesse tenue le jour même. Il a été arrêté et poursuivi par la Justice en procédure de flagrance. La perquisition opérée chez lui a permis de découvrir 4 armes dont 2 AK 47 et 2 fusils mitrailleurs Uzi, manifestement prêts à servir, a ajouté le ministre, pour d’autres opérations. Dans sa parcelle a été trouvé le véhicule qui a servi au transport des assaillants auteurs de l’attaque contre l’aéroport de Goma et qui était recherché par la Police.
Du Dialogue national
Concernant le Dialogue national, le ministre L. Mende a dit que «certains acteurs politiques de l’Opposition qui ont souhaité le dialogue républicain ont lié ce dialogue à l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, dit Accord-cadre d’Addis Abeba. D’autres récusent l’initiative prise par le Président de la République à cette fin».
Aussi, il a renchéri en disant que quiconque a parcouru ce texte peut constater que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ne fait aucune allusion au dialogue entre Congolais. C’est dans la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 28 mars 2013 à New-York, qu’il est demandé au point 14, sous point B, «au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la République démocratique du Congo de promouvoir au moyen de ses bons offices un dialogue politique transparent et sans exclusif entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et
la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes».
la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes».
Et le ministre de déduire qu’il s’agit bien d’un lobbying et non d’un véritable acte de substitution auquel quelques compatriotes de l’Opposition voudraient promouvoir en demandant à un préposé des Nations Unies de convoquer les forces politiques congolaises à un dialogue, en ce compris le Chef de l’Etat auprès duquel il a été accrédité par la Communauté internationale. Même Kafka ne s’y retrouverait pas. Et c’est ce que le Représentant de Ban Ki-Moon essaye de faire passer comme message en déclarant qu’il soutient l’initiative et qu’il reste disponible pour apporter ses bons offices
si le Président Joseph Kabila le lui demandait, a signalé le ministre L. Mende.
si le Président Joseph Kabila le lui demandait, a signalé le ministre L. Mende.
Pour le Porte-parole du Gouvernement, l’exigence d’une certaine Opposition de ne participer à un dialogue que si le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu à Kinshasa en assurait le leadership ne répond donc ni à la lettre ni à l’esprit des Résolutions du Conseil de Sécurité.
Dans un louable souci de recadrer certaines interprétations à cet égard, a poursuivi le ministre L. Mende, le Conseil de Sécurité a adopté une autre résolution concernant la RDC. Il s’agit de la Résolution 2211 du 28 mars 2015, c’est-à-dire, deux ans après la Résolution 2089 du 28 mars 2013.
Cette résolution ne parle pas du dialogue dans le sens que lui donnent ceux qui refusent de faire du dialogue une affaire des Congolais. On y lit au sous chapitre Élections ce qui suit: «Que le Conseil de Sécurité exhorte le Gouvernement et toutes les autres parties concernées à créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral soit libre, juste, crédible, ouvert, transparent, pacifique et conforme à la Constitution congolaise et au calendrier électoral pour qu’il s’accompagne d’un débat politique libre et constructif».
Et le ministre de renchérir, le terme «dialogue» n’apparait qu’au sous chapitre consacré aux relations entre la RDC et les autres pays de la région des Grands Lacs dans les recommandations adressées, non au Représentant Spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC, mais bien à son Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs auquel il est demandé de continuer à s’investir à l’échelle régionale et internationale dans la quête de la paix, de la stabilité et du développement économique de la RDC et de sa région, notamment en favorisant l’organisation rapide des élections nationales crédibles et sans exclusive, en ouvrant un dialogue régional . C’est écrit noir sur blanc, a indiqué le ministre Mende.
Le ministre L. Mende a ainsi répondu à Tom Malinowski sur le Dialogue national. Que cette réponse réaliste permette aux Congolais notamment les politiques de s’assumer !
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