RDC : "J'ai déjà eu affaire à la justice avant" une présidentielle, dit le gouverneur du Katanga

Le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, qui passe pour un possible candidat à la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo, a déclaré jeudi à l'AFP être peu surpris par la révélation de la plainte pour fraude émanant du président Joseph Kabila contre lui.
"J'ai déjà eu affaire à la justice juste avant l'élection présidentielle de 2011", a déclaré M. Katumbi par téléphone à l'AFP de Lubumbashi, capitale du Katanga, riche province minière du sud-est de la RDC.
"Je n'ai pas été officiellement notifié" d'une plainte, mais "le procédé et la méthode ne m'étonneraient pas", a ajouté ce gouverneur populaire de 50 ans, qu'un conflit larvé oppose à M. Kabila.Le nom de M. Katumbi apparaît dans une plainte pour fraude ou corruption déposée mardi au nom de M. Kabila contre une vingtaine de personnes, dont quatre gouverneurs et son ancien chef de cabinet.
Le document, que l'AFP a pu consulter, a été rédigé par Luzolo Bambi Lessa, conseiller spécial du chef de l‟État pour la lutte contre la corruption.
Richissime homme d'affaires passé à la politique, M. Katumbi, membre du parti de M. Kabila, passe pour un possible successeur au chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2001, à qui la Constitution interdit de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016.
"Déjà en 2009-2010, le gouvernement congolais avait lancé une procédure judiciaire contre ma famille et moi en Belgique et en Grande-Bretagne", a rappelé M. Katumbi, membre du parti présidentiel.
Le gouverneur du Katanga était alors accusé de trafic d'armes, financement des rebelles et blanchiment d'argent. Ses comptes avaient été saisis et l'affaire s'était terminée par un non-lieu.
"A cette époque, M. Luzolo était ministre de la Justice", a ajouté M. Katumbi. "Dès que je serai saisi officiellement [de la nouvelle plainte], je prendrai mes responsabilités".
L'opposition congolaise et une partie de la majorité soupçonnent M. Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat, fin 2016, et de manoeuvrer pour repousser la tenue de la prochaine présidentielle.
Depuis des mois l'opposition réclame en vain au chef de l‟État d'annoncer publiquement qu'il quittera ses fonctions à la fin de son mandat.
En décembre, M. Katumbi avait mis en garde à mots couverts M. Kabila contre la tentation de vouloir s'accrocher au pouvoir. Il s'est jusque-là gardé d'afficher publiquement ses éventuelles ambitions pour la prochaine présidentielle.

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