Suite aux attaques de Beni, les Etats-Unis interpellent les FARDC et la MONUSCO

Trop c’est trop. C’est ce que nous pouvons retenir de la dernière déclaration de Jeff Rathke, Directeur du bureau des relations avec la presse, Département d’Etat, au lendemain des dernières attaques contre les civils dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Dans une déclaration parvenue à la rédaction du Journal L’Avenir, le gouvernement des Etats-Unis se dit profondément préoccupé par la brutalité et les attaques de plus en plus fréquentes contre la population civile du territoire de Beni, Nord-Kivu, qui ont fait plus de 200 morts, y compris des femmes et des enfants, au cours des 45 derniers jours.
« Nous présentons nos condoléances les plus sincères aux familles des victimes de ces violences horribles. Le groupe armé illégal connu sous le nom des Forces Démocratiques Alliées (ADF) et peut-être d’autres personnes auraient mené ces attaques, qui, selon certains témoignages, se seraient caractérisées par des décapitations, des mutilations et des viols. Ces terribles atrocités ne doivent pas rester impunies », indique la déclaration.
Raison pour laquelle les Etats-Unis en appellent le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) à ouvrir une enquête rapide et approfondie et à faire en sorte que les auteurs de ces crimes rendent des comptes. « Nous demandons instamment aux Forces Armées de la RDC (FARDC) d’intensifier urgemment leurs efforts, soutenus par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC (MONUSCO), visant à protéger la population civile et à éradiquer tous les groupes armés illégaux opérant dans l’Est du Congo, y compris les ADF et les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) », dit-il, avant d’ajouter que le gouvernement des Etats-Unis continuera de soutenir les efforts conjoints du gouvernement et du peuple de la RDC et des Nations Unies visant à consolider la paix, la sécurité et la stabilité sur toute l’étendue du pays.
50 à 80 personnes tuées lors du dernier carnage
Selon la Société civile du Nord-Kivu, le dernier carnage le plus redoutable a été opéré en plein jour, entre 14 et 19 heures, l’après-midi de jeudi 20 novembre 2014, aux villages Tepiomba et Vemba,logeant la rivière Anzuma, sur l’axe Masulukwede, dans la localité de Ngite, à environ 10 km-Est de Mavivi, en Groupement Batangi-Mbau, dans le Secteur de Beni-Mbau (en Territoire de Beni).
Considérant les divers massacres de civils enregistrés dans plusieurs endroits en ville et Territoire de Beni depuis le 02 octobre dernier, notamment à Linzo-Sisene, Mukoko, Maibo, Kokola, Mai-Moya, Oicha, Tenambo, Ngadi (Kadou), Boyken (Munzambayi, Tubameme), Eringeti, Kambi ya Chui, Bango, Bulemba et récemment Ngite (Tepiomba, Vemba), la Société civile note qu’environ 200 personnes ont été massacrées dans l’intervalle de moins de deux mois.
Elle est donc plus que choquée par ce énième crime et dénonce des exécutions à la machette perpétrées par les terroristes de l’ADF-NALU et/ou leurs alliés dans la zone de Beni. Cette structure invite à cet effet l’armée régulière (FARDC), la Police Nationale Congolaise et la MONUSCO à relever d’urgence le défi face à cette nouvelle guerre qui se révèle la plus meurtrière. Elle appelle par ailleurs toute la population de Beni à plus de vigilance et de collaboration avec les Forces et Services de sécurité, afin que l’ennemi soit mis hors état de nuire. Par ailleurs, la Coordination provinciale de la Société civile du Nord-Kivu, tout en encourageant le Gouvernement à traquer les éventuels collaborateurs de l’ennemi à Beni-Butembo, exhorte les autorités à plus de professionnalisme et d’objectivité, pour que ne soient confondus coupables et innocents, et que cette action ne soit qualifiée par les détracteurs de véritable chasse à l’homme.
Il sied de souligner que dans son point de presse du 24 novembre dernier, le porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende Omalanga a révélé que les investigations lancées à la suite des premières arrestations parmi les criminels auteurs des actes terroristes au grand nord laissent entrevoir que quelques acteurs nationaux et régionaux jusque-là insoupçonnés ont pris une part déterminante dans cette offensive de terreur. Il va de soi que les enquêtes et poursuites pénales éventuelles sur ces crimes ignobles vont s’étendre aussi bien aux exécutants qu’aux commanditaires et auteurs intellectuels. Pour lui, le Gouvernement ne s’accordera aucun répit jusqu’au jour où ces criminels, congolais ou étrangers, subiront la rigueur de la loi.

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