RDC : le Pape François lance un appel au dialogue

Très attendu, le message Urbi et Orbi du Souverain Pontife n’est pas passé inaperçu en RDC. Curieux,
ce sont des politiques qui ont le plus suivi le Pape François, le vendredi 25 décembre, à l’occasion de la
fête de la Nativité. Le Vatican classe la RDC dans la catégorie des pays à problème comme le Burundi
et le Soudan du Sud. Ces trois pays sont invités à dialoguer pour renforcer l’esprit sincère de
réconciliation et de compréhension réciproque. Le Pape François a raison et doit être très bien informé
sur la situation dans ces pays. Au Burundi, une grave crise politico-sécuritaire secoue le pays à la suite
d’un troisième mandat très contesté du Président Pierre Nkurunziza. Le Soudan du Sud connaît une guerre
civile, avec l’implication des puissances étrangères.
En RDC, l’année 2016, qui va bientôt commencer, est essentiellement électorale. Mais, les conditions
pour l’organisation des élections apaisées ne sont pas réunies. Pour baliser le chemin de ces élections,
le Président Kabila a engagé le pays sur la voie du dialogue politique inclusif. Dans le microcosme
politique rd-congolais, ils sont encore nombreux à hésiter à s’y engager.
Dans ces conditions, l’appel du Pape François vient apporter la caution morale et spirituelle à la tenue de
ces assises. Se permettra-t-on de désobéir volontairement à la volonté du Souverain Pontife ? Ce sera, à
moins qu’on ne se trompe, une façon de se placer du mauvais côté de l’histoire. Les arguments en faveur
du dialogue entre Congolais ne manquent pas.Qu’a, réellement, dit François ? Tenez ! Le Pape François encourage le peuple congolais au dialogue.
S’il faut en tirer une leçon, l’heure est donc venue, pour toutes les composantes éprises de paix, de
répondre à son appel, en s’inscrivant dans la dynamique du dialogue, telle qu’impulsée par le Président
Kabila.
Dans son message Urbi et Orbi du vendredi 25 décembre 2015, le Pape François a noté ce qui suit :
«Nous demandons paix et concorde pour les chères populations de la République Démocratique du
Congo, du Burundi et du Sud Soudan afin que, par le dialogue, se renforce l’engagement pour
l’édification des sociétés civiles animées d’un esprit sincère de réconciliation et de compréhension
réciproque».
Par ce message, le Pape François vient ainsi de trancher les diverses tergiversations qui ont élu
inutilement domicile, il y a quelques mois, dans les officines politiques en République Démocratiques du
Congo sur l’imminence et l’opportunité d’un dialogue politique national.
Le dialogue reste, en effet, la seule voie pour le peuple et les acteurs politiques de la République
Démocratique du Congo pour baliser l’avenir de ce pays et poursuivre en bonne et due forme le processus
électoral devant aboutir aux élections apaisées.
Dès son entrée en fonction en décembre 2011 à l’issue de l’élection présidentielle, le Chef de l’Etat,
Joseph Kabila Kabange, avait instruit le Gouvernement de soutenir la CENI en vue de vider les arriérés
électoraux pour l’organisation en 2012 des élections provinciales et sénatoriales avant l’amorce du
nouveau cycle électoral comprenant notamment, la présidentielle. Il démontrait ainsi sa nette
détermination à consolider la démocratie et la bonne gouvernance notamment, par le respect du cycle
électoral en RDC.
Cette dynamique fut cependant brutalement interrompue dès le mois d’avril 2012 par la guerre
d’agression menée contre le pouvoir légitime par le Mouvement rebelle M23 et qui a duré près de trois
ans, avec comme conséquences la réorientation des ressources budgétaires importantes prévues pour les
élections au financement de la guerre ainsi que la destruction et le vol du kit électoral disponible en ce
temps.
Plus tard, tout le mécanisme mis en place par le Gouvernement de façon objective pour soutenir le
processus électoral à bon port était boycotté par une grande frange de l’opposition politique. Nous envoulons pour preuves les quatre constats suivants :
Le rejet de différents calendriers électoraux produits par la CENI, organe inclusif de toutes les
tendances politiques et constitutionnellement habilité à organiser les élections en RDC.
En effet, en l’espace de 4 ans, la CENI a déjà proposé deux calendriers électoraux, tous rejetés par
l’opposition. A la publication du premier calendrier, pendant que la majorité avait même déjà apprêté les
listes de ses différents candidats à divers échelons, l’opposition a boycotté ledit calendrier au motif qu’il
n’intégrait pas tous les scrutins mais en réalité elle n’était pas encore prête pour ces échéances.Quant au second calendrier dit global, qui prévoyait cette fois-ci, tous les scrutins, y compris la
présidentielle dans le délai constitutionnel, il a de nouveau été rejeté par l’opposition pendant que les
partis politiques de la majorité, pour la première phase relative aux élections provinciales avait présenté
des candidatures dans presque toutes les circonscriptions électorales.
Le refus de l’UDPS de participer aux concertations nationales, cadre pourtant institué pour discuter
sur les grandes questions qui intéressaient la marche du pays afin d’aboutir à des solutions consensuelles
touchant notamment au calendrier électoral, n’était pas de nature à engranger un consensus responsable
sur des questions électorales en raison de son poids politique sur l’échiquier national.
la contestation du travail que devait réaliser l’Office national d’identification de la population, ONIP
en sigle ; Et pourtant, il s’agissait d’un organe simplement technique et qui accompagne la réalisation
harmonieuse, dans tous pays, des processus électoraux. Le recensement et l’identification de la
population sont des modalités qui sont de mise dans tout Etat de droit pour préparer un fichier de l’état
civil devant servir de base à l’actualisation du fichier électoral tel que voulu pour la loi électorale ; elles
ne sont pas l’apanage de la RDC. Et c’était pourtant des préalables dument posés par l’opposition dans
d’autres circonstances pour la réalisation des élections à tous les niveaux.
Ajouté à ces constats, la décapitation de cette équipe de la CENI suite à la maladie et la démission de
son Président l’Abbé MALUMALU. L’on se souviendra aussi du vaste temps perdu avant l’entrée en
fonction de ce dernier, suite à l’appel de l’opposition qui exigeait coûte que coûte la réforme de la CENI
et le départ de NGOY MULUNDA à la tête de cette institution.
Tous ces éléments réunis démontrent bel et bien que si l’on a perdu du temps, c’est du fait d’une part, de
la guerre du M23 qui est un cas de force majeure, d’autre part, du fait de l’opposition qui a multiplié des
exigences juste comme des moyens dilatoires d’échapper à la sanction des urnes ou de la retarder au
maximum.
Face à cette situation, nullement causée et entretenue par le Gouvernement ni par le Président de la
République, il est plus que nécessaire, comme le souligne le Pape François dans son message de Noël
2015, que la classe politique congolaise accepte de « dialoguer ».
L’opinion doit se le rappeler : l’initiative du dialogue politique national émanait en effet de l’opposition,
et non de la majorité au pouvoir.
Le Président de la République Joseph KABILA a adhéré à cette initiative seulement depuis le mois dejuin 2015. C’est ainsi que, dans son discours du 28 novembre 2015, il a épinglé 5 grandes raisons qui le
convainquaient pour convoquer le dialogue, à savoir le fichier électoral, le calendrier électoral, la
sécurisation du processus électoral ; le financement du processus électoral et enfin le rôle des partenaires
extérieurs dans le processus électoral.
Aucun de ces cinq points n’a, jusqu’à ce jour, été repoussé par un seul acteur politique de l’opposition,
de même qu’aucune voie de sortie sérieuse en termes d’alternance au dialogue comme mode de résolution
de ces questions n’a été proposé à ce jour comme solution. Tous reconnaissent donc la nécessité de se
pencher sur ces 5 aspects lors du dialogue politique national qui est projeté.Le peuple congolais, qui a connu plus de 8 millions de morts suite aux guerres de l’Est ainsi qu’aux
multiples conflits de divers ordres instrumentalisés par les ennemis de la République, aspire aujourd’hui
simplement à la paix et à la stabilité. Plus de sang ni de sueur pour le peuple congolais, pour paraphraser
le Chef de l’Etat dans son allocution du 14 décembre 2015 sur l’état de la Nation.
Aussi, l’heure est-elle venue pour la majorité, l’opposition et la société civile de se mettre sous l’arbre à
palabre pour échanger, en toute responsabilité, sur le devenir de la Nation.
Tout congolais et toute congolaise épris de paix, d’amour et de justice devrait ainsi répondre à l’appel
lancé par le Président Joseph KABILA, appel rencontré et relayé par le Souverain pontife, le Pape
François, de participer au dialogue politique national voulu inclusif, tous les Congolais ayant leur place
dans ce Forum.
Le dialogue reste de ce point de vue la seule voie indiquée pour résoudre l’impasse créée et redonner la
chance à la RDC d’organiser, par la suite, des élections réellement apaisées et aux résultats non
contestables, gage de la paix et de la stabilité de la Nation.
Seul le dialogue permettra, par des décisions consensuelles, de traiter notamment la question de la
sécurisation des élections, du fichier électoral, du calendrier électoral ainsi que du financement du
processus électoral.
Maintenant qu’il s‘avère que la création du soi-disant « Front citoyen 2016 », qui du reste est une
supercherie, la majorité des partis d’opposition et de la société civile n’étant pas représentée, encore
moins l’Eglise catholique qui s’est ressaisie après avoir découvert le piège dans lequel on les embarquait,
il est grand temps que tout celui qui a la fibre patriotique et nationaliste réponde présent à l’appel du Chef
de l’Etat.
Ce n’est pas de l’île de Gorée, ancienne maison des esclaves, que viendra la solution au problème
congolais. Les chantres de la balkanisation de la RDC et du pillage de ses ressources naturelles, lesquels
figurent parmi les grands financeurs de l’atelier de Gorée, ne pouvaient avoir d’agenda que celui de se
créer de « nouveaux vassaux » ou « esclaves volontaires », selon l’expression de Mbelu Babanya Kabudi,
pour perpétrer leur dessein macabre sur la RDC, et nullement, pour relever cet Etat.
Que les Congolais conscients de cette méprise, et bien qu’ayant participé, puissent s’en désolidariser ; il
ne sera pas tard, pour eux, de se ressaisir pour choisir la voie de la sagesse et de la vie.

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