Ouganda : opération de rapatriement d'ex-combattants du M23 contestée

« Il s’agit d’un coup dur que le gouvernement de Kinshasa vient asséner aux déclarations de Nairobi, en procédant à un rapatriement forcé de nos militaires. Ce matin, ils sont arrivés avec des camions pour prendre, de force, les militaires. Les militaires ont résisté à ce rapatriement forcé et il y a eu des blessés. Nous apprenons même qu’il y aurait eu des morts. Le gros de nos militaires – qui étaient dans ce camp – ont préféré se retirer du camp sur les hauteurs », a déclaré Bertrand Bisimwa.
Il s'explique sur le fait qu'il dénonce ce rapatriement forcé comme organisé par le gouvernement congolais alors que c‟est l‟armée ougandaise qui était présente : « Nous le disons parce que c’est avec le gouvernement congolais que nous avons eu un accord et le gouvernement congolais n’aurait pas dû initier cette procédure dès lors qu’il savait que nous étions tenus par nos engagements à travers les déclarations de Nairobi. Evidemment, le gouvernement ougandais a également violé le droit international humanitaire en la matière, et c’est ce que nous condamnons. Nous ne savons pas – que ce soit l’Ouganda ou que ce soit le gouvernement congolais – qui portera la responsabilité de ces morts et de ces blessés », a dit, à RFI, le président du M23, Bertrand Bisimwa.
De son côté, le porte-parole de l'armée ougandaise, contacté par RFI, dément tout rapatriement forcé et affirme que les ex-rebelles ont fui à l'approche des camions. Selon Paddy Ankunda, 120 sur les 330 déjà amnistiés par le gouvernement congolais auraient accepté de rentrer et la majorité d'entre eux seraient sur le chemin du retour. Un millier d'autres ont fui, toujours selon le porte-parole de l'armée ougandaise, et Kampala est à leur recherche.
Du côté du gouvernement congolais, le porte-parole Lambert Mendé met en garde contre les déclarations du M23. « La petite fraction du M23 qui est accusée de crimes de guerre a tout fait pour faire échouer le processus de rapatriement », a-t-il expliqué ajoutant que la délégation de Kinshasa, présente sur les lieux, était désarmée et n'avait donc rien à voir avec d'éventuels coups de feu. Kamapla ne cache plus son impatience, devant la lenteur du processus de'amnistie et de rapatriement, tandis que les deux camps congolais se rejettent la responsabilité de ces retards. 330 éléments seulement ont été amnistiés, sur les 1678 recensés en Ouganda.
Commentaires
Enregistrer un commentaire