RDC : plainte déposée pour "détention illégale" de deux militants associatifs

Une organisation citoyenne congolaise a annoncé mercredi avoir porté devant la Commission nationale des droits de l'Homme de la République démocratique du Congo le cas de la "détention illégale" de deux militants associatifs arrêtés mi-mars à Kinshasa.
Cette commission, dont la création a été décidée par le Parlement fin 2012 pour promouvoir et protéger les droits de l'Homme, est composée de neuf membres - dont quatre femmes - issus de la société civile.
La Lutte pour le changement (Lucha) a déposé plainte "le 15 octobre" auprès de cette instance en espérant que "ce premier dossier soumis à sa juridiction démontrera sa réelle volonté et sa capacité à accomplir sa noble mission", a déclaré à la presse Luc Nkulula, membre actif de ce mouvement né à Goma, dans l'est de la RDC.
"Les attentes des Congolais vis-à-vis de cette commission" entrée en fonction en juillet sont "très grandes, surtout dans un pays où le pouvoir judiciaire se discrédite à force d'être instrumentalisé", a affirmé M. Nkulula, membre d'une délégation de Lucha chargée de "plaidoyer [à Kinshasa] pour la libération de Fred Bauma et Yves Makwambala".M. Bauma est un des principaux animateurs de la Lucha, et M. Makwambala est le webmestre et graphiste de Filimbi, organisation qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent (parmi lesquels la Lucha).
Âgés tous deux d'une vingtaine d'années, ils avaient été arrêtés à Kinshasa le 15 mars, lors d'une rencontre sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi, et sont poursuivis par la justice pour complot contre le président Joseph Kabila.
Alors que les ONG congolaises et étrangères des droits de l'Homme maintiennent la pression sur Kinshasa, "nous considérons (...) leur détention comme injuste et indigne", et comme une "atteinte grave à la liberté d'expression, d'association et de réunion", a souligné M. Nkulula.
Selon lui, la délégation de Lucha a rencontré à Kinshasa des représentants de la Présidence, du Sénat, de l'opposition et de la jeunesse.
Le climat est tendu en RDC à l'approche de la présidentielle censée avoir lieu au plus tard en novembre 2016: la Constitution interdit à M. Kabila, au pourvoir depuis 2001, de briguer un troisième mandat, mais l'opposition accuse le président de chercher à se maintenir au pouvoir à tout prix, quitte à retarder le scrutin.
L'ONU, qui dénonce depuis plusieurs mois une multiplication des arrestations d'opposants, a exhorté début octobre Kinshasa à permettre la tenue d'élections législatives et présidentielle "crédibles" en novembre 2016.

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